J'allais commencer un article comme d'habitude, un article sur Noël, et puis finalement je n'arrive pas à me lancer à l'écrire. Je n'y arrive pas parce que depuis samedi matin j'ai la peur au ventre, une espèce d'angoisse coincée au fond de la poitrine qui arriverait presque à me couper la respiration. En effet, vendredi soir je n'ai rien su de ce qu'il se passait. Vendredi soir je passait la soirée avec ma belle famille après une après midi shopping entre filles. On a rigolé, mangé, bu, discuté, organisé les fêtes de fin d'années, puis on est rentré chez nous, j'ai donné son biberon du soir à Eliott et nous sommes allés nous coucher. Nous n'avons pas allumé la télé ni regardé nos téléphones et nous sommes endormis sans savoir l'horreur qui se passait à quelques centaines de kilomètres de chez nous.
Le samedi matin, vers 8 h Eliott a commencé à se réveiller, à gazouiller dans son lit, alors Chéri Chéri est parti le chercher et le mettre entre nous deux dans le lit comme on le fait chaque weekend. De mon coté je somnolais encore un peu, la tête enfouis sous la couette. Puis Chéri Chéri a attrapé son téléphone et m'a lâché ça d'un coup: "Il y a eu un attentat à Paris, il y a 120 morts". Le réveil à se moment la est rapide et brutal "Quoi? Donne moi la télécommande! Ou est la télécommande?!!".
J'allume fébrilement la télé, et la, l'horreur. Le bilan des morts, les images des corps, le bruit des balles, des explosions et cette vidéo de la sortie du Bataclan avec cette femme suspendu à la fenêtre, les gens qui sortent en courant, enjambant les corps, cette homme qui tire son ami au sol sans savoir s'il est vivant et cet homme qui hurle "Oscar! Oscar!".
Je ne comprend rien, c'est comme un mauvais film, ou plutôt un cauchemar, ce genre de cauchemar qui te réveille en sueur et tremblante. Alors j'ai scotché la télé toute la matinée. Regardant complètement hébété toutes ces images, écoutant les témoignages et les analyses des journalistes. Il n'y avait rien à faire, je n'arrivais pas à décrocher de ma télé.
Mais Eliott est la, il me sourit, il a faim et je dois avancer pour lui. Alors je me lève comme zombifié, je fais quelques petites choses dans la maison, m'occupe d'Eliott mais toujours en me disant "Mon dieu, comment c'est possible...." Pour Charlie Hebdo on pouvait """"comprendre"""" (notez bien les guillemets) le geste des terroristes qui se sont sentis attaqués, mais la, LA!!! Il n'y a rien qui justifie. J'ai vu des dizaines de concerts de rock, été plein de fois en terrasse ou au restaurant, comment imaginer un seul instant qu'on puisse vivre telle horreur en faisant de si simples et joyeuses choses? On ne peux pas, tout simplement, on ne peut pas imaginer!
Et toute la journée ces photos sur Twitter de gens qu'on recherche, on ne sait pas s'ils sont morts ou vivants, et toujours la télé qui explique petit à petit ce qui s'est passé. Et sentir aussi ce sentiment profond d'insécurité qui me clou chez moi depuis samedi.
Dimanche, même scénario, la télé, la peur, les visages des victimes qui se sont infiltrées dans mon sommeil, l’incompréhension, mais aussi beaucoup de colère!! De la colère face aux politiques, face au fait que ces hommes étaient tous fichés pour radicalisme et qu'ils se promenait dans la nature comme vous et moi. De la colère face à la bourgmestre (la maire) de Molenbeek qui explique tout sourire que "Vous comprenez la population est à 80% musulmane alors forcément les terroristes passent plus facilement a travers les mailles du filet". Et la j'ai envie de crier MAIS ON SE FOU DE QUI!!!!!!! Après la peur, la colère, après la colère de nouveau la peur....
Puis il y a eu cette photo du Bataclan après les attaques, cette photo j'ai voulu la voir. Je sais que je vais choquer en disant ça, que tout le monde ne sera pas d'accord avec moi, mais aussi choquante soit elle je crois qu'il est de notre devoir de voir cette photo. Comme à la fin de la 2nde guerre mondiale on a vu les photos des camps de concentration pour se rendre compte de l'horreur. Aujourd'hui j'ai voulu voir cette photo, cette photo que j'ai toujours dans ma tête à l'heure qu'il est. Je crois que chacun devrait voir cette photo pour se rendre compte, pour se choquer, pour voir à quel point il n'est plus possible de tolérer ça encore une fois!! Et surtout il faut voir cette photo pour ce rendre compte de la """chance""" qu'on a de n'avoir vu "qu'une" photo par rapport aux gens qui ont du traverser cette salle de concert après l'horreur....
Lundi, la vie a repris, ou presque, Chéri Chéri est reparti travailler, et je l'ai presque supplier de rester... Rester toute seule chez moi me fou la trouille, alors bien sur vous imaginez à quel point il m'est impossible d'aller me promener en ville, surtout avec Eliott. Hier soir, l'ampoule de la lampe d'escalier a exploser, et j'ai sursauter et eu tellement peur que j'ai du aller m’asseoir tant mon cœur battait à tout rompre. Et il y a cette sensation au réveil. Cette sensation de lourdeur dans la poitrine: L'angoisse. Je sais, il faut continuer à vivre, ne céder ni à la haine ni à la peur. Mais pour moi c'est foutu, j'ai la haine contre ces hommes (si on peut appeler ça comme ça...) et surtout j'ai peur. Pas une peur subite et forte comme quand je me retrouve face à une araignée, non. Une peur beaucoup plus sournoise, tapie au fond de moi et qui me rappelle à chaque instant dans quel monde nous vivons, dans quel monde je met mon fils....
J'ai peur, je sais, ou du moins j'espère, que ça va passer. Je ne sais pas quoi penser des mesures prises par le gouvernement ni par les attaques en Syrie. Je ne sais pas quand je vais être capable de sortir à nouveau seule en ville. Mais surtout je pense à tout ces gens qui étaient au cœur de tout ça, qui ont vécu ce moment que je n'ai que vu à la télé. Comment vont il faire eux si moi j'ai déjà si peur? Je leur envois le peu de courage que j'ai et tout mon amour. Et cette année il n'y qu'une chose que je demanderais au Père Noël, qu'un vœu que je ferais au Nouvel An, un souhait qui me parait sur-réaliste: Vivre et donner un monde meilleur.
Depuis vendredi soir, je suis dans un semi-coma, j'ai mal au fond de moi, une douleur lancinante et violente. On connaît tous quelqu'un qui connaît quelqu'un qui y était et c'est terrible et très dur à vivre :( Pensées pour les victimes et leurs familles aussi. Il nous reste l'amour pour espérer avoir un jour un monde en paix... <3 Bisous à toi !
RépondreSupprimerGreat rread thanks
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